ParkOtheK > Dossiers > Le Grand Historique des Montag... (Partie 5)  

  Cette rubrique va vous faire voyager dans le temps, à la découverte des grandes et petites Histoires des parcs d'attractions d'Europe et de la planète, mais aussi de rendre compte de l'évolution des technologies liées aux parcs de loisirs.
   

Roller coasters, Montagnes Russes, Grand 8... des noms qui évoquent sensations et frissons, à bord de monstres d'acier et de bois. Depuis une quarantaine d'année, la technologie et les nouveaux matériaux ont permis de repousser les limites de la hauteur et de la vitesse. Mais ces fameuses montagnes ont eu leur heure de gloire bien avant notre époque. Retour sur 400 ans de vitesse et d' "air-times"...

La Grande Dépression
et la Seconde Guerre Mondiale
-1929,1945-


La Grand Dépression qui débuta en 1929, fut l'un des évènements ayant le plus influencé le développement de la jeune industrie des parcs d'attractions. Selon le bureau de recensement des Etats-Unis, il existait entre 1800 et 2000 parcs en 1930... en 1935, il n'en reste plus que 303, et leur nombre atteint son plus bas niveau en 1939 avec 245 parcs en activité.

Un des principaux facteurs responsables de cette décadence a certainement été la revente de ces parcs par les compagnies de transports qui les possédaient pour renflouer les caisses pendant le week-end (les parcs étaient situés en bout de ligne de trams et de bus). La voiture a été fatale pour les transports en commun : les Américains ont commencé à acheter des voitures, et ont voulu voir du pays, allé un peu plus loin que le parc d'attractions situé en bas de leur rue. Les vétérans qui avaient fait le tour du monde pendant la guerre ne voulaient pas rester éternellement enfermés chez eux avec leur famille. C'est alors que l'on commence à voir des familles entières entassées dans des voitures, en route à travers les Etats-Unis, à la recherche de nouveaux espaces, au détriment des parcs.

Une autre cause de la décadence des parcs américains vient du fait de la politique de ségrégation raciale employée. Dans les années 40, 50 et 60, les parcs n'autorisaient l'accès qu'aux Blancs, délaissant complétement la clientèle d'origine minoritaire qui s'installait peu à peu dans les banlieues des villes, proches de ces parcs. Plutôt que de revoir leur politique, quelques parcs ont poursuivi leur discrimination, quitte à fermer définitivement le site. Malheureusement, beaucoup de parcs américains traditionnels auraient pu survivre si ils avaient ouvert leurs portes à tous.


Un wagon dans un état de délabrement avancé.

La négligeance de certains parcs envers leurs attractions, combinée à la flambée du prix des assurances et à la pénurie de matières premières durant la deuxième Guerre Mondiale, ont entraîné la destruction des montagnes russes les plus aimées des Etats-Unis. La tendance nationale rejetait les montagnes russes au passé : une nouvelle période raffinée pendant laquelle les Américains n'avaient besoin de ce divertissement de "bas-étage" procuré par les parcs d'attractions. Cependant, ce sentiment de dédain s'estompa durant la deuxième Guerre Mondiale : les Américains visitaient leur petit parc local pour oublier les problèmes de la nation. Quelques coasters ont toutefois été bâtis durant cette période à vide : le Cyclone à Lakeside Park et le Blue Streak à Conneaut Lake Park, le Thunderbolt à Riverside Park et Comet à Hershey Park pour n'en citer que quelques uns.

Après la guerre, alors que les troupes revenaient peu à peu et que la natalité explosait, la qualité de vie commença doucement à s'améliorer. Le boom de la population allait peu à peu doper la croissance des parcs d'attractions.

Les "Kiddie-coasters" - montagnes russes pour enfants- devinrent de plus en plus populaires durant les années 50. Pendant ce temps, les parents voyaient leurs revenus augmenter, et les familles grandissantes cherchaient de nouvelles occupations pour leurs enfants. Ces petites montagnes russes ne présentaient pas des parcours des plus passionnants. Herb Schmeck et la firme PTC (Philadelphia Toboggan Company) ont alors conçu de nouveaux modèles qui s'adaptaient parfaitement aux "Kiddie Parks" qui se multipliaient à travers le pays.


Le Little Dipper, un des premiers "Kiddie-Rides"


Le Comet à Waldameer Park



 

Le Little Dipper est construit à Kiddieland dans l'Illinois en 1950, le Comet à Waldameer Park en 1951 et le Little Dipper à Hillcrest Park en 1952. Le Dipper s'élève à 45 pieds, et est unique en son genre : il a été déplacé d'un centre commercial de Chicago jusqu'au site actuel à la fin des années 60. Bâti dans un centre commercial, il était là pour attirer la clientèle d'un nouveau style de shopping. Il était coutume qu'à cette époque beaucoup de centres disposaient de leur golf-miniature, de bâtiments "Contes de Fée" et d'autres animations pour drainer le public des autoroutes toutes proches. La dernière montagne russe de ce style a été le Sea Dragon à Wyandot Lake, le premier projet solo du très célèbre designer John Allen. Erigé en 1956, ce coaster s'élève à 37 pieds, et procure toujours de bonnes sensations.

Heureusement pour les Américains, tous ces coasters sont encore debout pour accueillir les futures générations de "riders". Ces montagnes russes ont été la transition parfaite pour la génération de "baby boomers". Ils étaient suffisamment attrayants pour les parents ayant usé leur fond de culotte sur les coasters des années 20, et suffisamment familial pour un pays plein de nouveaux enfants...


Le Sea Dragon à Wyandot Lake

Le Little Dipper à Hillcrest Park

Simon BOURLET

ParkOtheK - Rubrique Evolution et Histoire - DAŠcembre 2002 - Contact : Simon Bourlet