Spyland : Mission Impossible ?
Lorsque nous avons mis la lumière sur le projet Spyland au mois de Février 2003, nous vous invitions "à suivre l'élaboration et les tribulations d'un projet dgrand parc à thèmes." Et depuis bientôt un an, il y en a eu des tribulations...
Le 7 août 2003 a marqué un tournant dans l'histoire du projet Spyland : dans une lettre adressée au maire de la commune de Meyrargues, où a été envisagée l'implantation du parc pendant près de 18 mois, le coordinateur du projet, Didier Rancher annonce que Spyland se retire définitivement des terres du Pays d'Aix.*
Après de nombreuses réunions avec les élus locaux pour leur vanter les mérites de l'implantation d'un tel projet, en juillet 2003, la communauté d'agglomération du Pays d'Aix avait donné le feu vert pour la réalisation d'une expertise technico-financière, menée par une filiale du groupe Grévin et Cie. Tout semblait alors encore possible. Possible sans compter une minorité d'agriculteurs qui ont fait front au projet, pour conserver la dimension agricole du Val de Durance. Dans sa lettre au maire de Meyrargues Raymon Brun, Didier Rancher, explique clairement l'impossibilité de "poursuivre des études sur le terrain pressenti, compte tenu d'une opposition au projet numériquement faible (14%) mais très virulente et prête à de nombreuses actions".
Quelques jours plus tard, aux agriculteurs de s'enorgueillir d' "une victoire de l'agriculture contre les espions ludiques". Pour André Boulard, président de la Chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône "c'est la mobilisation du monde agricole, par des réunions, des pétitions et des interventions à tous niveaux qui a permis de convaincre."
Raymond Brun, fataliste, n'a pas exprimé de déception. "Le projet tel que je l'ai vu, est certainement viable, estime néanmoins l'élu. Le pays d'Aix, et notamment le Val de Durance, attirent les investisseurs. Des projets qui n'ont pas été menés à terme, j'en ai vus passer !"
Et maintenant ? Didier Rancher et son équipes sont catégoriques : l'abandon d'une implantation dans le Pays d'Aix ne signifie pas la fin d'un projet amorcé il y a plus de deux ans. Les promoteurs ne cachent pas qu'ils ont reçu des propositions écrites émanant d'autres départements et de l'étranger.
D'après La Provence, 7 octobre 2003.
Mission à Spyland ? S' "A-Musée" !
Après avoir terminé la maquette du parc en 3D, un modèle réduit créé par l'architecte Bernard Cencelme a été présenté la semaine dernière aux 2 groupes financiers qui soutiennent la montée en puissance du projet à Paris. La plaquette du contenu de l' "A-Musée" qui accompagne le parc a également été dévoilée.
Ce nouveau mot et nouveau nom d'a-musée désigne en fait le concept révolutionnaire de ce qui constitue le musée sur les agents secrets, pas seulement sur le fond, mais aussi sur la forme. "A-Musée" est bien entendu à rapprocher du verbe "Amuser" : le but des concepteurs a été la recherche d'une "mise à la portée ludique du plus grand nombre" , du contenu historique et culturel en cherchant de nouveaux angles scénaristiques et muséographiques fortement interactifs et en créant de véritables spectacles muséographiques. (voir articles précédents)
Sensation et émotion seront donc au rendez vous d'une grande partie des 70 scènes présentées avant même d'entrer dans le parc des agents secrets de fiction qui entoure l'a-musée avec ses attractions.
Sur le terrain, après avoir volontairement abandonné le site d'Aix en Provence fin juillet 2003, 4 départements et régions sur l'axe Rhodanien ou à proximité ont sollicité l'équipe et un pays étranger riverain. Depuis septembre 2003, l'avancée se fait donc à marche forcée pour l'évaluation de ces emplacements, avec leur viabilité structurelle et économique, pour pouvoir déboucher définitivement cet automne et rattraper le petit retard pris à Aix-en-Provence.
Une scénarisation plus vraie que nature.
En avant-première, nous vous proposons un descriptif de 2 des 70 tableaux historiques qui seront présentés dans l'"A-Musée" de Spyland. Extraits :
Les Studios de radio.
Un peu d'histoire...
En février 1981, un attentat perpétré contre Radio Free Europe par le terroriste Carlos, sur commande des services secrets Roumains, va mettre en lumière l’existence de ces radios dirigées par les services secrets. En fait, Radio Free Europe et une autre radio du même style, Radio Liberty, ont été créées par les services secrets Américains dès 1949 et 1951, pour diffuser de la propagande en direction de l’ensemble de l’Europe de l’est et de l’URSS. Ce type de radios, au service des états occidentaux, a été repris par de nombreux pays comme la Grande Bretagne qui avait un service de la BBC remplissant ces missions ou même les Allemands en 1939, pendant la drôle de guerre, qui avaient des radios émettant à destination de la France, comme si celles-ci étaient Françaises. Ces dix dernières années, des radios Américaines existent toujours et utilisent environ 160 émetteurs sur l’ensemble du monde, diffusant l’information dans près de 70 langues. Il faut aussi mentionner l’existence de la voix du golfe, armée par des speakers arabes parlant avec l’accent Irakien et organisée par le 4ème groupe d’actions psychologiques de l’armée Américaine. Cette radio avait pour mission, 18 heures par jour, sur des fréquences proches de celles de Radio Bagdad, d’influencer les soldats et la population Irakienne lors de la première guerre du Golfe.
Scénario :
La scénarisation des radios sera faite sous la forme de la reconstitution d’un studio de radio de l’époque des années 40 ou 50, avec le grand micro bien connu, l’ensemble étant séparé par une vitre permettant au spectateur d’observer le studio. Un animateur prendra en compte des groupes de 4 à 6 visiteurs autour des tables du studio et leur fera lire dans leur langue respective, devant le micro, un texte de propagande. Des explications historiques du fonctionnement de ces radios et leur impact, par exemple sur la chute du mur de Berlin en 1989 ou l’émergence du syndicat Polonais SOLIDARNOSC, seront expliquées dans la partie attente où sont les visiteurs et dans la partie studio elle-même où sont les animateurs d’un moment. La diffusion ne sera pas faite sur les ondes, mais uniquement sur des hauts-parleurs auprès des autres membres de la famille ou des amis restés derrière la vitre d’observation. Ce faux studio de radio pourra intéresser les petits et les grands dans le cadre de cette reconstitution historique.
Installations :
Les tailles nécessaires aux studios de radio sont d’environ 30 m² incluant la zone d’attente des spectateurs ; la durée de la séquence ne devant pas excéder 4 à 5 minutes par groupe.
L’opération Mincemeat
Un peu d'histoire...
L’opération Mincemeat, ou en Français « chair à pâté », est une extraordinaire manœuvre de désinformation montée en 1943 par Ewen Montagu, un banquier Britannique, mobilisé durant la seconde guerre mondiale comme Capitaine de Frégate. Il va imaginer un extraordinaire stratagème pour tromper les Allemands sur les intentions des Alliés concernant le débarquement en Sicile, en leur faisant croire que les opérations auront lieu en Grèce, en Sardaigne et en Calabre. A l’aide d’un sous-marin, il fait rejeter sur la côte Espagnole, près du village de Huelva, le corps de William Martin, un Commandant des Royal Marins, dont tout peut indiquer qu’il a péri après la chute de son avion ou le torpillage de son bateau. Attachés à son poignet, une chaînette et un porte documents au timbre de la Royal Navy et les papiers secrets se trouvant à l’intérieur de cette pochette montrent que les Britanniques vont attaquer en Grèce et en Sardaigne et ceux-ci sont persuadés que les Espagnols et un agent Allemand opérant dans la région, récupèreront les copies de ces documents pour les transmettre à Berlin. Le Consul Britannique en Espagne qui n’est pas dans la confidence de l’opération va montrer son émotion en récupérant le contenu de ces documents, émotion qui n’échappera pas aux Espagnols et aux agents Allemands travaillant en Espagne. Ceux-ci sont alors persuadés de la véracité des informations recueillies et donnent du crédit à l’ensemble de l’affaire auprès des services de renseignements Allemands. Le faux Major Martin est inhumé avec les honneurs militaires en Espagne et le débarquement Anglo-Américain du 10 juillet 1943 en Sicile va prendre les forces de Hitler par surprise. En réalité, le Major Martin n’est qu’un inconnu, mort de pleurésie, autour duquel toute une légende, papiers d’identité, correspondances, etc, a été montée pour tromper les vérifications des services Allemands. Cet homme n’a en fait jamais existé, il repose toujours en Espagne, dans un très beau cimetière face à la mer. Cette action de renseignements va permettre en un mois de conquérir la Sicile et à Badoglio, de chasser Mussolini et de retourner l’Italie contre l’Allemagne. Cette intoxication réussie des services Allemands est une des clés de la victoire de la Seconde Guerre mondiale.
Scénario :
La scénarisation pourrait être réalisée à partir d’une demi-coque de sous-marin, la partie avant et plus particulièrement la chambre des torpilles, de la salle centrale du sous-marin avec le périscope. Les visiteurs pourront entrer dans la partie avant du submersible et grâce à l’audiophone se faire expliquer l’expulsion par un tube lance-torpilles, du corps du Major Martin, en direction de la plage. En arrière, ce périscope permettra de visualiser avec un pré-enregistrement vidéo la récupération du corps sur la plage par des agents Allemands et des troupes garde-frontières Espagnoles, l’ensemble de la séquence permettant d’être relancée en permanence. Les différents visiteurs pourront donc, au périscope, se sentir un moment dans l’action, en observant pendant 1 minutes ou 2, la scène se déroulant sur la plage. Le périscope pourrait être muni de 4 épiscopes permettant à 4 personnes de voir en même temps à l’extérieur
Installations :
L’espace nécessaire est un rectangle simulant l’intérieur d’un sous-marin sur environ 6 à 7 m de long et environ 3 m de large, soit environ 20 m². Quelques explications pourront être fournies par des panneaux complémentaires et bien sûr des audiophones multilingues.
Simon BOURLET
|
