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RANDY THORNTON
Randy Thornton : Merci. Bien qu'il n'ait eu aucune formation musicale, Walt Disney avait une conscience incroyablement aiguë de l'importance de la musique et il a fixé des normes qui sont encore suivies aujourd'hui. Je considère comme un honneur de restaurer ces partitions et de faire un travail en rapport avec ces musiques. C'était une grande tristesse que de voir que toutes ces musiques n'étaient pas commercialisées et je pousse toujours afin qu'il y en ait toujours plus.
RT) Quand j'ai commencé à travailler sur la restauration des enregistrements des musiques de Disney, je me suis rendu compte qu'une grande quantité de matériel n'existait plus, des éléments éclatés étaient issus de sources différentes, et ce que l'on éditait était en fait le résultat de multiples copies. J'ai donc rassemblé toutes les sources en les numérisant, et j'ai pu ainsi les remonter, les coordonner et les réparer. J'ai toujours désiré que ces enregistrement soient de véritables expériences sonores. Pour les films, je voulais que, lorsqu'on met le Cd dans le lecteur, on soit vraiment transporté dans le monde du film par le son. En fait, j'ai grandi avec des bandes-son, parce que, évidemment, il n'y avait pas de cassette vidéo à cette époque et le seul moyen de revivre le film était à travers sa musique. C'est pourquoi je m'y suis intéressé tout particulièrement. En fait, je voulais devenir compositeur de musique de films et j'ai travaillé au Art Center College of Design pendant quelques temps, au département de musique de films, et j'ai écrit quelques partitions pour les films des étudiants. Mais j'ai toujours conservé mon intérêt pour les bandes-son et lorsque j'ai eu l'opportunité de travailler ici, à Walt Disney Records, je me suis aperçu que peu de choses avaient été faites en ce domaine. Seules les chansons étaient éditées, alors que je pense que la partition est tout aussi importante. Toute la profession est maintenant folle des bandes-son aujourd'hui, mais ils les conçoivent comme des albums pop: ils veulent juste mettre les chansons et oublient la partition qui accompagne les films, même si certains y font figurer une toute petite partie de la partition. Je pense qu'il est très important d'inclure la partition car sinon les enfants ne pourraient pas connaître la musique orchestrale. Mais ici, nous incluons la musique des films auxquels ils sont attachés et cela leur ouvre les portes de toute une culture par la même occasion.
RT) J'ai tout simplement appliqué ce type de technique aux albums consacrés aux parcs Disney, sachant que tout n'a pas besoin d'être restauré. Je n'ai jamais été satisfait de la façon dont les musiques étaient présentées auparavant dans les albums officiels des parcs, en particulier celles des Pirates des Caraïbes et de la Haunted Mansion. Leur chanson ne dure qu'une minute et c'est tout ce qui figurait sur les albums. Je vou lais que, lorsqu'on met le CD, la magie de la musique nous fasse revivre le parcours de l'attraction. Mais il faut bien ajouter que, lorsque les premiers albums sont sortis, la technologie permettant de rassembler toutes les musiques d'une attraction n'était pas encore là. A l'époque des "multitracks", c'était difficile de tout coordonner. Maintenant, je n'ai qu'à entrer ces musiques dans mon ordinateur. Tout est plus facile, plus souple qu'avant.
RT) En effet. Quand je suis arrivé sur ce nouveau projet, j'ai eu l'opportunité d'y faire figurer des éléments actualisés ou des musiques qui n'avaient jamais été publiées auparavant. Pour cette première expérience, j'ai plutôt privilégié des pièces inédites. J'ai entamé des recherches notamment sur la musique d'Impressions de France, j'ai donc rassemblé toute la musique et créé une sorte d'ouverture avec tous les thèmes utilisés dans l'attraction. Il en manque certains, mais j'ai essayé d'en garder le plus possible. C'est une piste d'environ dix minutes ! Je suis revenu l'année suivante sur Small World, j'ai remonté la version de 1964 en essayant de faire figurer le plus de langues que je pouvais dans un minimum d'espace. Je ne pouvais mettre qu'un échantillon de l'attraction. Je sais que cette version n'est pas parfaite, mais on doit faire avec les budgets. Si cela ne tenais qu'à moi, je produirait toute la musique de cette attraction, tout le parcours. J'espère que je pourrais le faire un jour ! DtD) A l'écoute de votre dernier album, DISNEYLAND RESORT - THE OFFICIAL ALBUM, on sent vraiment vous y avez mis tout votre coeur. RT) J'ai grandi avec Disneyland. Mon coeur commençait à battre la chamade dès que j'apercevais le Matterhorn depuis l'autoroute. Et lorsque j'arrivais dans le parc, et que j'entendais l'annonce de l'ouverture, je savais que j'étais vraiment à Disneyland. J'ai voulu commencer à partir de cette annonce afin de conduire les gens dans le parc. Jusqu'à cette époque, les gens passaient de royaume en royaume, et à Walt Disney World, ils allaient de parc en parc sans trop savoir pourquoi - ce que je faisais aussi quand j'allais à Disneyland -, au lieu de parcourir le parc dans le sens des aiguilles d'une montre, visitant à fond chaque royaume avant d'en découvrir un autre, mais il faut bien se rendre compte que chaque attraction est construite dans un royaume en rapport avec son thème, et chaque musique possède aussi son propre thème. J'ai donc mis chaque groupe thématique ensemble de manière à avoir un véritable déroulement sur l'album lui-même. J'ai remixé la musique de The Enchanted Tiki Room avec Bob et Dick Sherman pour leur album il y a onze ans. J'avais déjà cette piste restaurée. En plus, il y a environ six ans, on m'a demandé de produire un album "sing-along" sur les musiques des parcs et c'est à ce moment que tout le monde ici a réalisé que Yo Ho et Grim Grinning Ghosts ne durait qu'une minute. On m'a donc demandé d'aller en studio pour les rallonger, essayer de faire jouer les chansons en boucle trois fois, de façon à faire une piste plus substantielle. Je suis donc aller chez Walt Disney Imagineering et j'ai transféré toutes les pistes, parce que je me disais que c'est maintenant le moment de créer la piste dont j'ai toujours rêvé en y incluant le Ghost Host et la musique du bal. La plupart des gens pensent qu'il suffit d'aller dans un studio, de rassembler des pistes, et ça fait un disque. Dans le cas des Pirates et de Haunted Mansion, chaque cycle musical dans chacune des salles dure seulement une minute. Mais, dans le cas de la Haunted Mansion, si chaque piste dure une minute, le parcours complet compte entre quarante-huit et cinquante pistes, car tout arrive en même temps ! J'ai donc tout repris de zéro, j'ai séparé tous les éléments, je les ait réorganisés de façon linéaire et j'ai construit le disque à partir de là. J'ai fait la même chose pour Splash Mountain. Les versions Di sneyland et Walt Disney World de cette attraction sont très différentes. C'est la même chanson, mais certaines paroles ont été changées. Celle de Disneyland est plus proche de la chanson originale de MELODIE DU SUD. J'ai beaucoup aimé rassembler tous ces éléments, c'est comme un puzzle, si ce n'est que, parfois, on doit créer ses propres pièces. DtD) Que pensez-vous des musiques de notre parc à nous, Disneyland Paris ?
Remerciements particuliers à Anne Thareau (Walt Disney Parks and Resorts), Randy Thornton et Ted Kryczko (Walt Disney Records).
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