ParkOtheK > Dossiers > Lasertag : un phénomène à l... (Partie 2)  

  Une rubrique qui ouvre ses portes aux cultures et aux concepts qui ont, ou qui devraient inspirer les parcs d'attractions modernes. Ici, les parcs ne s'arrêtent plus aux montagnes russes et aux barbapapas, mais prennent une nouvelle dimension.
   

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« L'heure est à l'offre multi-loisirs.»
Entretien avec Jean-Pierre Rousseau, Directeur Commercial du Groupe Reliance, propriétaire des marques OriginalLaser, LaserGame Original, et Central Fun Time.

ParkOtheK : Quelles sont les activités du Groupe Reliance ?

Jean-Pierre Rousseau : Depuis 2001, le groupe RELIANCE s’est positionné dans la mise en valeur et la commercialisation de centres de loisirs inter-urbain, pour en devenir le spécialiste. Le développement de son activité se fait dans le cadre de réseaux de franchise.


Créée en 1995, notre enseigne LaserGame Original, rebaptisée depuis peu « OriginalLaser » se développe en franchise depuis 2001 avec 60 centres en activité aujourd’hui en France, et 80 en Europe. Depuis 2005, le Groupe Reliance a changé d’orientation et s’est tourné vers un marché de centres multi-loisirs, toujours développés en franchise, sous la marque CentralFunTime. Le lasertag tel qu’il existe aujourd’hui en tant que produit unique et individuel a déjà bien rempli le marché français, et, vis-à-vis de nos clients, faire le déplacement jusqu’au lasertag le plus proche de chez eux pour 30 minutes ou une heure d’activité ne correspond plus à leurs envies. Aujourd’hui, le concept des centres multi-loisirs que nous développons est avant tout destiné à attirer une clientèle familiale le temps d’une demi-journée, avec de multiples activités adaptées à tous :
- le Djerry Park, une aire de jeux pour les plus jeunes
- le Block Mountain, un mur d’escalade pour les sportifs novices ou confirmés,
- le Tribhal, une salle de jeu-laser sur cibles, à la manière d'Harry Potter,
- l’OriginalLaser, la salle de jeu lasertag que nous avons développée jusque-là,
- le Run Balls, une salle multi-sports, déclinée en plusieurs espaces, Runs Balls Soccer, Runs Balls Beach Soccer, Runs Balls Multi Sports.
- le Stop&Go, une salle de restauration rapide également développée en franchise.

Ces activités, au nombre de 3 au minimum par centre, sont réparties sur un espace indoor de 1500 à 3000 m².

POTK : Concernant votre activité d’origine, le lasertag, quel type de clientèle attire-t-elle ?

JPR : Les centres OriginalLaser attirent avant tout une clientèle locale située dans une zone de chalandise de 5 à 10 km regroupant de 150.000 à 200.000 habitants. Ils attirent tous les publics à partir de 7 ans. Pour les enfants, nous avons des offres spéciales « Centres Aérés » et nous développons beaucoup les anniversaires qui constituent de véritables outils marketing : un espace-anniversaire est aménagé dans chaque centre par exemple. Nos efforts s’orientent vers une clientèle de groupes, et notamment vers une clientèle d’entreprise par le biais des C.E. Notre cœur de cible reste naturellement les 15-30 ans.

Notre clientèle est pour l’essentiel constituée par des hommes ; les femmes veulent aussi s’amuser et se détendre mais sans l’esprit de compétition. Pour cela, nous organisons des soirées « filles » à l’issue desquelles la remise de scores n’existe pas, ce qui permet de gommer cette sensation de bagarre qui pourrait leur déplaire.

POTK : Quel est le niveau d’investissement et l’équipement nécessaires à l’ouverture d’un centre OriginalLaser ?

JPR : Un centre coûte aux alentours de 150.000 Euros hors bâtiment. L’apport personnel du franchisé est de l’ordre de 60.000 Euros, les banques finançant à hauteur de 60 à 70% du coût global H.T.. Un centre permet un chiffre d'affaire de 180.000 à 300.000 euros par an. Nous lui fournissons un concept clé-en-main avec tout l’équipement électronique que nous avons développé exclusivement pour nos centres. Sur le marché il existe deux grandes technologies de lasertag. La première historiquement, et la plus répandue, est un tir infrarouge couplé à une visée laser. Le gros inconvénient du système, c’est que le faisceau infrarouge diverge avec la distance, donc au plus vous vous situez loin de votre cible, au plus vous aurez de chance de la toucher. On pourrait comparer cette technique à du tir au petit plomb … La seconde technologie, celle que nous développons, est basée sur une visée et un tir laser sur des cibles de 55 mm de diamètre, et est beaucoup plus précise. Le joueur peut ainsi revenir pour s’entraîner et s’améliorer.

Les salles sont conçues comme des labyrinthes constitués par des parois modulables : on compense ainsi la petite surface de jeu en « baladant » le visiteur, et le propriétaire est libre de modifier le parcours pour offrir quelque chose de nouveau à sa clientèle qui n’aura pas l’impression de vivre deux fois la même aventure à quelques mois d’intervalle. Le taux de fidélisation de nos salles de jeux reste variable mais il peut atteindre 50% selon les propriétaires.

POTK : En 2005 vous inaugurez le premier centre multi-loisirs CentralFunTime à Dijon. Quels sont les atouts d’un tel concept ?

JPR : Le développement d’activités familiales sur une grande surface a permis d’accroître le temps de visite à une demi-journée et a eu pour effet d’agrandir nos zones de chalandises. Alors que les centres OriginalLaser tablent sur des clients potentiels à proximité entre 5 et 10 kilomètres, CentralFunTime est sur des zones de 30 à 35 km. Cet élargissement permettra d’asseoir la notoriété du concept dans la région : il y a 5 ans, une étude interne montrait que seulement 7% des habitants d’une ville dans laquelle un centre OriginalLaser était pourtant implanté savaient reconnaître notre activité ; dans ces centres, la communication publicitaire n’existe quasiment pas car l’activité se base en partie sur une clientèle captive et que le budget n’est pas forcément présent.


Central FunTime

A terme, avec le nouveau concept CentralFunTime, nous espérons atteindre 40% de popularité, et que l’on soit connu et reconnu. La zone de chalandise étant nettement plus importante que celle des centres lasertags, les budgets publicitaires seront adaptés en conséquence. De plus, CentralFunTime peut désormais s’implanter dans des zones où il était impossible de créer un lasertag par le passé à cause de trop faibles densités de population, comme par exemple en Ardèche où aucune ville ne dépasse les 70.000 habitants.

Hors travaux (et imprévus qui leur sont liés) le prix de l’équipement d’un Central FunTime complet avoisine les 350.000 euros et permet un chiffre d’affaire de 1 million d’euros par an.

 

Le concept CentralFunTime permet de palier les problèmes de l’activité mono-loisirs du lasertag, courte et fondée sur le jeu en groupe qu’il faut être capable de former. Les centres attirent désormais les familles. L’architecture des lieux a même été pensée dans ce sens : par exemple, l’aire de jeux pour enfants se situe à bonne distance de l’ambiance survoltée de la salle de lasertag. La salle Tribhal utilise notre technologie de tir laser, mais sur cibles fixes cette fois-ci. Elle permet un jeu seul ou en équipe. C’est dans un décor médiéval, proche de celui d’Harry Potter que le visiteur évolue en visant des boules lumineuses, et en évitant des tirs gérés par un ordinateur central.


Notre attention se tourne également vers la clientèle féminine : le mur d’escalade MountainBlock est équipé de prises spéciales pour elles. Elles peuvent désormais se mettre en compétition, mais avec elles-même… Cette orientation-là est d’autant plus importante que c’est généralement la femme qui décide des loisirs de l’enfant et du couple, et qu’il est important de créer des lieux et des activités où elle peut s’identifier complètement.

 

MountainBlock, une activité adaptée à tous.
 

POTK : Quels sont les futurs développements sur lesquels Reliance travaille aujourd’hui ?

JPR : En 2006, Reliance a créée 2 structures distinctes :

Une pour la commercialisation et le suivi des espaces de loisirs Central Fun Time et l’autre pour le développement, la création et la commercialisation de matériel de loisirs et de jeux, dérivé ou non du jeu laser.

 

Récemment Reliance a développé un jeu unique et exclusif, qui va  intéresser tous les parcs d’attractions de France et du Monde. Notre centre développement est  parti d’une technologie qu’il maîtrise parfaitement, « le jeu laser » et nous avons conçu un nouveau jeu, dont les caractéristiques  s’apparentent au « jeu laser » mais reste différente dans la finalité du produit.

 

Ce jeu s’adapte à tous les  parcs d’attractions et apporte une véritable plus-value en terme de fidélisation, de nouveauté et de rentabilité. Les supports laser peuvent être des pistolets, des canons, des baguettes magiques, ou tout autres produits et les cibles peuvent se trouver dans n’importe quelle partie de l’environnement du parc. Les cibles peuvent également toucher le tireur ou permettre d’ouvrir ou de fermer des portes, des lumières, actionner des moteurs etc.

 

Le produit est unique et répond à un cahier des charges très précis. Il peut être exclusif pour un parc dans sa forme ou dans son jeu. Nous sommes particulièrement fiers de ce produit et son prix reste très attractif pour l’investisseur.

Nous prévoyons une dizaine d’ouvertures de CentralFunTime en Amérique du Sud, et la prochaine ouverture en France est prévue à Nantes (2700 m²). D'autres centres sont en cours de développement en France, à Dubaï, au Québec, en Italie, en Espagne et au Portugal.

L’expérience montre que nous devons nous adapter aux mentalités de chaque pays. Ainsi les Espagnols n’ont pas pour habitude de fêter leurs anniversaires chez eux. Il faut donc surfer sur ce comportement et concevoir en amont nos unités de façon à pouvoir les accueillir dans ce sens. Au Portugal, ce serait une faute grave que de ne pas implanter un café dans nos centres, tellement ce lieu est une institution dans le pays. En Allemagne, la loi interdisant tout jeu de tir sur cible humaine, nous proposerons une offre adaptée avec le concept Tribhal.

En terme d’investissement, de surface et de potentialité, CentralFunTime s’apparente aux bowlings ou aux kartings, avec toutefois une cible de clientèle plus large que ces derniers, beaucoup plus familiale. A terme, nous avons pour objectif d’ouvrir de 120 à 150 unités sur le marché français.

Propos recueillis par
Simon Bourlet

Site officiel Central FunTime : http://www.centralfuntime.com

ParkOtheK - Rubrique Autour des parcs - 2006 - Contact : Simon Bourlet