ParkOtheK > ParkOfiches > Bioscope > Dossiers > Le projet Bioscope (Partie 1)  

  En avant-première, nous vous faisons découvrir les projets des futurs parcs français et étrangers. Du stade embryonnaire, à la réalisation finale probable : enquêtes sur les parcs de demain.
   




Cette série a pour but de retracer l'évolution du dossier de création du BIOSCOPE, qui sera le premier parc d'attractions en Europe sur le thème de la vie et de la santé. L'ouverture est prévue en Alsace pour 2003 ou 2004. Il s'inscrit dans la vague des parcs " ludiques et éducatifs " qui déferlent sur la France (Parc du Végétal, Vulcania, Parc du Loudunais…).

Dans la première partie qui suit, vous ne lirez pas d'éléments concernant les attractions et activités proposées dans ce parc, mais plutôt les étapes et les démarches de création d'un centre de loisirs, loin d'être aisées et rapides.


Tout a débuté il y a 10 ans, lors d'une réflexion prospective sur l'Alsace en 2005, pilotée par le Conseil Régional d'Alsace. En septembre 94, Josiane Lenormand (Directrice de la Communication à la Région Alsace) dépose le concept et la marque BIOSCOPE pour un parc d'attractions sur le thème de la vie et de la santé à l'INPI (Institut National de la Propriété Industrielle).

L'intérêt du projet est validé par de nombreux interviews, études documentaires, rencontres avec des médecins, scientifiques, spécialistes des parcs, décideurs économiques régionaux.


De septembre 96 à juin 97,
des études de faisabilité sont conduites par l'association le BIOSCOPE grâce au soutien technique et financier de l'Etat et à l'appui méthodologique de l'AFIT. (Agence Française d'Ingénierie Touristique). Ces études portent sur le positionnement du parc, les réactions du public, la scénographie, l'architecture, les hypothèses de fréquentation, d'exploitation et de financement.


De décembre 96 à octobre 97

un "groupe de travail" sur le BIOSCOPE à la Région Alsace se crée pour se tenir informé des résultats des études de faisabilité. A ce stade, la Région Alsace n'est pas encore directement impliquée.


C'est en juin 97,

que se manifeste le groupe " S.A Parc Astérix " (nouvellement renommé " Grévin et Cie "). Il confirme son intérêt d'être l'opérateur privé pour ce projet.


D'octobre à décembre 97,
la Région Alsace et les deux départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin décident de créer le SYMBIO (Syndicat Mixte pour le Bioscope) et adoptent ces statuts.
L'objet principal du SYMBIO est la mise en œuvre des procédures nécessaires à la réalisation du BIOSCOPE en Alsace.

Les actionnaires du SYMBIO sont :

  • la Région (50%),
  • le Département du Bas-Rhin (25%),
  • et le département du Haut-Rhin (25%).


De septembre à novembre 98,

c'est le lancement de l'appel à candidatures d'opérateurs privés pour la conception, la réalisation, le financement, et l'exploitation du BIOSCOPE. Le 26 octobre 98, sur 8 candidats, 4 sont retenus par le SYMBIO :

  • Vivendi-Astérix,
  • l'EDA (groupe Lyonnaise des Eaux),
  • Fougerolle (groupe Eiffage),
  • et Sodeteg (groupe Thomson).

Les opérateurs viennent en janvier 99 visiter tous les sites alsaciens et rencontrer leurs responsables.


Le 15 mars 99,

3 des 4 opérateurs candidats déposent un dossier de présélection des sites candidats qui leur paraissent adaptés au projet BIOSCOPE
(l'équipe Astérix-Vivendi s'est retirée en janvier, le groupe Vivendi renonçant à l'activité tourisme).

Quatre sites restent en lice à la suite de cette présélection :

  • Plobsheim,
  • Bischoffheim,
  • le centre Alsace,
  • Saint-Louis.

Le 15 juillet,
deux des 3 opérateurs déposent une offre
:

  • Sodeteg pour le groupe Thomson sur le site de Bischoffeim.
  • Fougerolles groupe Eiffage sur le site de Plobsheim.

Les oppositions écologistes s'organisent : Sodeteg a du renoncer au Centre Alsace, notamment en raisons de ces oppositions. Les écologistes d'Alsace Nature s'opposent désormais au site de Bischoffeim.


En septembre 99,

les opérateurs, à la demande du SYMBIO déposent un complément d'offre. Les deux exploitants pressentis (Cie des Alpes pour Fougerolle, Parc Astérix pour Sodeteg) confirment leur intérêt pour ce projet.


Le 25 octobre 99,

le SYMBIO décide de ne retenir aucune des offres en l'état, mais d'engager la négociation.


De novembre 99 à janvier 2000,

3 réunions de négociations se tiennent à Paris avec les deux opérateurs : Sodeteg et Fougerolle.

A l'issue de ces trois réunions, soit fin janvier 2000 :

  • les opérateurs Fougerolle et Sodeteg ne se sont pas rapprochés mais restent dans la course.
  • les exploitants pressentis (Cie des Alpes pour Fougerolle, Parc Astérix pour Sodeteg) se sont retirés.
  • les opérateurs demandent une prise de position des responsables publics alsaciens sur le site et le financement du parc.


Le 17 février,

à l'invitation du Préfet de Région, les décideurs concernés, Présidents de la Région et du Département se réunissent.

A l'issue de cette réunion, ils annoncent une position commune :

  • le site de Plobsheim est retenu.
  • participation financière publique de 20 à 25 % au financement du parc, limité à un investissement maximum de 800 MF, auxquels s'ajoutent la mise à disposition et les aménagements du site.

Les deux opérateurs sont invités à répondre avant l'été à trois questions nécessaires à la poursuite des négociations :

  • Qui sera, au final, le partenaire du SYMBIO ?
  • Qui est l'exploitant et son niveau d'engagement ?
  • Quelle est leur proposition précise pour la première étape qui porte sur la conception ?


En juillet 2000,

les opérateurs Sodeteg et Fougerolle, répondent sans apporter les assurances attendues par le SYMBIO sur l'engagement d'un exploitant.


En septembre 2000,

le SYMBIO réaffirme les principes fondamentaux du BIOSCOPE :

  • Un parc dédié à la vie, aux interactions entre l'homme et son environnement, à leurs conséquences sur la santé humaine et la nature.
  • Un parc à la fois ludique et pédagogique.
  • Un parc qui concourt au rayonnement et au développement touristique de l'Alsace.

Mais il autorise les candidats à présenter une proposition alternative ou différemment phasée, facilitant la recherche d'un exploitant, exigence absolue du SYMBIO pour poursuivre le projet.

Le SYMBIO informe de cette décision les deux candidats encore en lice (Sodeteg et Fougerolle) mais également ceux qui avaient été retenus en octobre 98 mais n'avaient pas remis d'offre (l'EDA et Vivendi-Astérix), respectant ainsi une stricte égalité entre les candidats.

A l'issue de cet ultime délai d'un mois, le SYMBIO jugera de poursuivre ou de renoncer à la réalisation du BIOSCOPE.


Le 5 octobre 2000,
le Comité syndical du SYMBIO constate que Sodeteg et Fougerolle sont dans l'incapacité de répondre aux garanties demandées par le SYMBIO, et notamment d'apporter un exploitant .

En revanche il ressort de cette ultime consultation que le candidat "Groupe Parc Astérix " répond à la fois aux objectifs du SYMBIO rappelés ci-dessus et à ses exigences. Il se propose en effet d'être concepteur, réalisateur, investisseur partiel et exploitant du parc.

Le SYMBIO décide donc de retenir PARC ASTERIX comme seul et unique candidat au projet. Il autorise de ce fait son Président à négocier avec ce candidat toutes modifications et améliorations nécessaires au rapprochement de son offre avec les objectifs du SYMBIO.


De novembre à décembre 2000,
diverses réunions de négociations se tiennent entre le BIOSCOPE et le PDG de Parc Astérix, Olivier de Bosredon, au cour desquelles se discutent les principes fondamentaux :

  • Rappel du concept sur la Vie et l'Homme et de l'approche ludo-éducative, qui justifie l'intervention de fonds publics.
  • Participation financière de part et d'autre (51% privé - 49% public).
  • Versement par le Groupe Parc Astérix d'une redevance à la collectivité en contre partie d'une mise à disposition des terrains.
  • Elaboration et financement partagé des études de conception par le groupe Parc Astérix, sur lesquels la collectivité exerce un contrôle, tout comme sur la réalisation du parc et l'exploitation.
  • Exploitation du parc par le groupe à ses risques et périls sans participation publique d'exploitation ou d'équilibre.
  • Choix d'un site à proximité de l'écomusée d'Alsace.


En janvier 2001,
la convention entre le SYMBIO et la SMVP (société anonyme filiale du groupe Parc Astérix) est finalisée. Le site d'implantation du parc retenu par le groupe est à proximité de l'écomusée d'Alsace, sur la commune d'Ungersheim.

Ceci pour deux motifs :

  • Possibilité d'une offre touristique et culturelle commune et complémentaire aux deux équipements,
  • De ne pas avoir une image brouillée par une grande agglomération comme Strasbourg, à l'attractivité touristique très forte.

La collectivité s'engage dans la convention sur la mise à disposition de ces terrains, selon un phasage correspondant aux besoins exprimés par le groupe Parc Astérix :

  • 12 à 15 ha pour l'ouverture du parc ;
  • 12 à 15 ha supplémentaires pour les 8 à 10 ans qui suivent, pour une surface d'une cinquantaine d'hectares au final.

L'investissement total du parc sur 8 à 10 ans s'élèvera à 400 MF, dont 200 MF à l'ouverture du parc en avril 2004. La collectivité participera à ces dépenses à hauteur de 200 MF, dont 100 MF à l'ouverture du parc.


Le 5 mars 2001,
le comité syndical du SYMBIO adopte à l'unanimité la convention et autorise son président, Hubert Haenel (sénateur et président du SYMBIO), à signer la convention avec le Groupe Parc Astérix.


Le 21 juin 2001,
a eu lieu une réunion publique sur le projet d'implantation du BIOSCOPE
, en compagnie d'Olivier de Bosredon (PDG du groupe Grévin et Cie (anciennement Parc Astérix)), de Hubert Haenel et du maire de la commune d'Ungersheim.

Ils ont présenté à la population locale invitée les grandes lignes du projet. Olivier de Bosredon a brossé un tableau des principales thématiques qu'abordera ce parc de loisirs, dont l'ambition est de faire repartir le visiteur avec un double bénéfice :

  • Le plaisir de s'amuser
  • et l'occasion d'apprendre.

L'objet de cette réunion était également de répondre aux interrogations légitimes de la population d'Ungersheim et des environs sur des conditions et les conséquences de la présence d'un tel parc.

Hubert Haenel a expliqué que le choix d'une implantation dans le bassin potassique répond à une volonté d'aménagement du territoire et de développement touristique. Par ailleurs la localisation d'un tel équipement ne manquera pas d'avoir des effets positifs sur l'économie locale, tant en terme d'emplois créés sur le site que de retombées directes.

Avec à ses côtés un opérateur global tel que le groupe Grévin et Cie, réunissant à la fois des références de qualité dans la conception et la réalisation de parcs de loisirs, et une solide expérience du financement et de l'exploitation de ce type de structures, le BIOSCOPE devrait ouvrir ses portes en Alsace pour la saison 2003.

Simon BOURLET

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ParkOtheK - Rubrique Projet - Aout 2001 - Contact : Simon Bourlet