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  Curieux de technique ? Les montagnes russes et autres folles machines vous intriguent ? Cette rubrique est pour vous ! Il suffit d'attacher sa ceinture pour passer de la théorie scientifique à la pratique expérimentale pour éprouver les sciences comme vous les avez jamais vécues !
   

Accidents en série :
la sécurité des attractions remise en question.

Le mois d'avril marque le retour des beaux jours, avec ses traditionnels week-ends et vacances pasquales. Une occasion unique pour les parcs de loisirs de rouvrir leurs portes et aux fêtes foraines de refleurir un peu partout au nord du pays. Traditionnellement, les débuts de saison sont plutôt calmes, des périodes de rôdages comme on dit dans le milieu des parcs. Mais ce début de saison semble être marqué par une drôle de loi des séries qui a touché plus de trois attractions en France, deux sur fête foraine, et une dans un parc de loisirs, en moins de trois semaines. Retour sur les faits via des coupures de presse, et mise au point sur les nouvelles normes européennes en cours d'application.

NDLR :
Toutes les photographies ont été ajoutées par rapport aux articles origninaux.

Date : le 27 mars 2005
Lieu : Foire de Lille

AFP Lille
Deux blessés légers à la Foire de Lille

Les jours des deux adolescents éjectés samedi après-midi d'une chenille de la Foire aux manèges de Lille ne sont "pas en danger", a-t-on appris dimanche auprès de la préfecture.

Le premier, âgé de 15 ans, a été grièvement blessé après avoir chuté sur le sol et souffre de "multiples fractures faciales", selon la même source. Le second, âgé de 14 ans, est moins sérieusement touché, a expliqué la préfecture, sans plus de précision.

Les deux adolescents se trouvaient toujours dimanche au centre hospitalier de Lille.

L'accident est survenu samedi après-midi sur un manège appelé "le Transalpin" et formé d'une vingtaine de voitures tournant sur un circuit fait de creux et de bosses.

Selon la mairie, le manège avait présenté un certificat triennal de sécurité pour s'installer sur le champ de mars de Lille.

Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances du drame, ont indiqué les pompiers. La police, qui s'est rendue sur les lieux pour les premières constatations, s'est refusée à tout commentaire.

Samedi soir, le manège était placé sous scellés et une pancarte indiquait "en panne", a constaté un journaliste de l'AFP.

"C'est un manège qui tourne depuis 25 ans et il n'y a jamais eu d'accident. Les ouvriers l'ont monté en deux jours, ils ont pris leur temps, ils savent ce qu'ils font", a déclaré à l'AFP un forain travaillant sur un stand voisin, sous couvert de l'anonymat.

Il a rappelé que la sécurité de ce type de manège, qui peut tourner jusqu'à 70 km/h environ, est régulièrement contrôlée.

"Il n'y a qu'une enquête qui pourra dire ce qui s'est passé. Est-ce que les deux garçons se sont levés, est-ce que la barre de protection était mal fixée, est-ce qu'une goupille a cédé, est-ce qu'il y a eu un autre problème mécanique?... Il y a beaucoup de raisons possibles", a ajouté ce forain.

La Foire aux manèges de printemps s'est ouverte samedi, jusqu'au 24 avril, sur le champ de Mars de Lille.


France 3 Lille
Accident de manège : la colère d'une famille
Jérémy, 14 ans, blessé le 26 mars à Lille n'entend plus d'une oreille. Sa mère a porté plainte.

Jérémy Sonneville, 14 ans, a été ejecté d'une chenille le 26 mars dernier à la fête foraine de Lille -

Pour la première fois après l'accident, la famille de Jérémy Sonneville a bien voulu faire part de sa colère publiquement. Aujourd'hui, 15 avril, cela fait 10 jours que Jérémy est sorti de l'hôpital. Les docteurs lui interdisent encore de sortir de chez lui.

A Saint-André-lez-Lille, la famille de l'un des deux adolescents blessés dans l'accident de chenille le 26 mars dernier a bien voulu témoigner. Aujourd'hui, Jérémy Sonneville, 14 ans, a quitté l'hôpital il y a dix jours mais doit encore rester chez lui, lui ont demandé les docteurs. Victime d'un traumatisme crânien, il a été blessé à la tête et à l'oreille. Aujourd'hui, son oreille gauche n'entend presque plus et Jérémy va sans doute devoir porter un appareil. Les parents ont décidé de porter plainte. Selon la mère de Jérémy, l'état du manège est déplorable et personne n'aurait dû monter dedans. Une enquête est cours. Si la vétusté et les dégradations du manège sont avérées, le gérant pourrait être mis en examen.

Etat actuel de l'affaire (au 23 avril) : en cours d'enquête.

 

Date : le 9 avril 2005
Lieu : Parc de loisirs Nigloland (Troyes, Aube).

AFP
Cinq blessés dont un grave dans un parc d'attractions de l'Aube


DOLANCOURT (AFP) - Cinq personnes ont été blessées, dont une grièvement dans une collision entre les nacelles d'une attraction et un engin de levage samedi au parc de Nigloland à Dolancourt (Aube), selon un bilan définitif fourni par la préfecture.

La jeune femme, âgée de 26 ans, a été sérieusement touchée aux jambes et était opérée samedi en fin de journée à Troyes, a-t-on indiqué de même source.

Une adolescente de 14 ans souffre par ailleurs de multiples fractures, mais son état n'est pas jugé sérieux.

Trois autres personnes ont été blessées plus légèrement. Il s'agit d'un garçon de huit ans, atteint d'une entorse à la cheville, et de deux jeunes hommes de 18 et 19 ans qui souffrent de douleurs cervicales.

Trois adolescents de 14, 15 et 17 ans ont été seulement choqués, selon les pompiers.

Tous les blessés ont été hospitalisés, a-t-on ajouté de même source.

"C'est une manoeuvre malencontreuse", a déclaré à la presse le propriétaire du parc, Patrice Gélis, en tentant d'expliquer l'accident.

Les nacelles de l'attraction, un "grand huit suspendu", accrochées sous un rail, avancent grâce à l'inertie de ses passagers. Elles se sont arrêtées dans une zone de freinage, perturbées par le vent qui soufflait sur le parc. Alors qu'un engin de levage tentait de les faire redémarrer, le grand huit a brusquement repris sa course et heurté l'engin vers 15h00, selon M. Gélis.

Le procureur de la République de Troyes a confié l'enquête à la compagnie de gendarmerie de Bar-sur-Aube, a-t-on appris auprès des gendarmes.

Trente-cinq pompiers et 20 gendarmes ont été dépêchés sur place. Une cellule médico-psychologique d'urgence a été installée dans un hôtel à proximité du parc pour y accueillir les proches des victimes, a indiqué la secrétaire générale de la préfecture de l'Aube sur place.

Nigloland, parc familial au thème nord-américain ouvert en 1985, accueille près de 500.000 visiteurs par an, et possède une trentaine d'attractions. Aucun accident n'avait été à déplorer jusqu'à présent sur ses installations.

Le grand huit sur lequel s'est produit l'accident, appelé "Bat Coaster", a été installé en 2002. Il consiste en un parcours sinueux, où le passager, harnaché au niveau du tronc, est bringuebalé dans tous les sens à une vitesse de 60 km/h au milieu d'un entrelacs de poteaux métalliques.

Un périmètre de sécurité a été établi autour de l'attraction, mais le parc a continué de fonctionner en fin de journée. Fermé pendant l'hiver, il avait rouvert le 26 mars, et connaissait une faible affluence ce samedi après-midi.

Une jeune fille de 16 ans s'était tuée en avril 2000 sur un manège de type "grand huit" à la Foire du Trône de Paris. Elle s'était mise debout dans son wagonnet après avoir déverrouillé la barre de sécurité, et avait heurté le mur d'entrée d'un tunnel.

Plus récemment, deux garçons de 15 ans avaient été grièvement blessés, le 26 mars, éjectés d'une chenille de la Foire aux manèges de Lille. L'accident était survenu sur un manège, "le Transalpin", formé d'une vingtaine de voitures tournant sur un circuit fait de creux et de bosses.

Un homme de 46 ans est par ailleurs décédé après avoir sa chute le 18 mars d'un manège forain à Rambervillers (Vosges). (NDLR ParkOtheK : aucune information n'a pu être obtenue quant à cet accident)

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Quelques heures plus tard, le parc émettait ce communiqué :

Site officiel Nigloland
COMMUNIQUE OFFICIEL DE LA DIRECTION DU PARC NIGLOLAND

Un accident a eu lieu, samedi 9 avril, aux environs de 15h, sur notre attraction le « Bat Coaster ».

CIRCONSTANCES :
Samedi, après la pause de midi, nous avons remis en service le manège BAT COASTER.
Une forte bourrasque de vent a ralenti la vitesse du train qui s’est arrêté sur une zone de ralentissement, à 10 mètres de haut. Normalement, à cet endroit, le train circule à une vitesse d’environ 5 à 8 km/h selon les conditions climatiques.
Le train étant stoppé, le pilote de l’attraction a fait appel au service de maintenance.
L’équipe a mis en place la nacelle automotrice à l’intérieur du manège afin de procéder à l’évacuation des passagers.
Afin de réaliser cette opération dans des conditions de sécurité optimum, le train a été avancé de 4 à 5 mètres, pour le stabiliser dans la zone de frein, pensant que celui-ci était en position fermée.
Cependant l’attraction n’ayant connu aucune défaillance réelle, le frein était ouvert, le train a repris son élan, parcouru un virage d’une cinquantaine de mètres et est venu percuter, à une vitesse d’environ 25 km/h, le bras de la nacelle automotrice qui se trouvait sur sa trajectoire.

BILAN :
Une jeune femme de 25 ans, sérieusement blessée à la jambe, dont les jours ne sont pas en danger, est toujours hospitalisée.
Une autre passagère de 14 ans, souffre de fractures à une jambe.
Les autres passagers, indemnes, ont été évacués.

Une enquête est en cours. Certains membres de notre personnel ont été entendus par les services de police, d’autres le seront certainement dans les prochains jours.

Aujourd’hui, après analyse, nous pensons avoir compris ce qui s’est passé :
Habituellement, quand le train se bloque dans cette partie du circuit, pour des raisons diverses, par exemple micro-coupures electriques ou frein final occupé par l’autre train, le manège se met en sécurité et les freins se bloquent.
L’équipe de maintenance a donc procédé à la manœuvre d’évacuation, comme si le manège s’était mis en sécurité.
Mais en réalité, aucune anomalie n’ayant été detecté par le système de gestion de l’attraction, (c’est une forte bourrasque de vent qui a arrêté le train à quelques mètres du frein) le frein n’était pas en position fermée.
Notre équipe n’a pas réalisé que le frein n’était pas actionné.
Les manèges ne sont pas dangereux. Il n’y a eu aucune panne de l’attraction. Nous effectuons chaque année 20 millions de tours de manège. Ceci est un cas exceptionnel que nous allons résoudre. Nous allons installer des passerelles fixes pour l’évacuation du public en cas de panne, afin d’éviter d’intervenir avec des engins de levage dans les manèges.

Le parc reste ouvert comme prévu.

Chers et fidèles clients, nous espérons que vous continuerez à nous faire confiance.
Il y a eu une erreur humaine, nous ne sommes pas infaillibles.
Soyez sûrs que nous avons toujours fait le maximum pour garantir votre sécurité et que nous continuerons à faire le maximum afin de vous proposer un bon moment de détente dans les meilleures conditions.

La Direction

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Etat actuel de l'affaire (au 23 avril) : attraction réouverte au public :

Site officiel Nigloland
COMMUNIQUE OFFICIEL DE LA DIRECTION DU PARC NIGLOLAND
Le BAT COASTER est à nouveau en service et vous pouvez en profitez tous les jours.

Les scellés sur l'attraction ont été levés.

Nous avons décidé de faire controller le BAT COASTER par le TUV Allemand de Munich, l'organisme qui contrôle tous les grands parc du monde (notamment les parcs Disney).

Après cette vérification minutieuse qui n'a relevé aucun problème, nous avons décidé de remettre l'attraction en marche.

Nous vous rappelons que l'attraction n'est pas mise en cause dans l'accident survenu le 09 Avril 2005.

Soyez sûrs que nous avons toujours fait le maximum pour garantir votre sécurité et que nous continuerons à faire le maximum afin de vous proposer un bon moment de détente dans les meilleures conditions.

La Direction

 

Date : le 13 avril 2005
Lieu : Fête foraine de Creil (Oise).

TF1
Adolescente blessée dans un accident de manège.

Une adolescente de 15 ans a été grièvement blessée mercredi après-midi en tombant d'un manège lors d'une fête foraine à Creil, dans l'Oise. La jeune fille, blessée à la tête, a été transportée à l'hôpital de Creil. Elle aurait fait une chute de cinq à six mètres, selon les premiers éléments recueillis par les enquêteurs.

L'adolescente, originaire de Creil, se trouvait sur un manège appelé "Le Tropical", constitué d'une vingtaine de strapontins alignés et s'agitant, lorsqu'elle est tombée sur le sol vers 15H30, sur un des côtés de l'attraction. Une personne a eu un malaise en assistant à la scène, l'adolescente ayant perdu beaucoup de sang, selon un correspondant de l'AFP sur place. Le propriétaire du manège, qui a été fermé, était entendu en début de soirée au commissariat de Creil, ainsi que plusieurs témoins.



AFP

Les jours de l'adolescentes blessées ne sont plus en danger.

A Creil, deux jours après l'accident du 13 avril ayant blessé une adolescente de 15 ans, on sait désormais que la jeune fille, assez gravement touchée à la tête, et hospitalisée, n'est plus en danger. Sa blessure à la tête est sérieuse mais ses jours ne sont plus en danger.

Selon les témoignages recueillis sur place, la victime serait tombée du manège quand ce dernier était à plusieurs mètres au-dessus du sol. Le manège a été immédiatement fermé et placé sous scellés par les policiers.

L'accident s'est déroulé mercredi 13 avril en milieu d'après-midi. L'adolescente, située à une extrémité du manège, aurait été éjectée à cause de sa petite taille. Pourtant un arceau de sécurité aurait dû la protéger mais avec la force centrifuge du manège, la victime a été projetée contre une rambarde avant de tomber par terre. Le manège sur lequel l'accident a eu lieu, Le Tropical, est en fait une sorte d'immense banc sur lequel s'installe une vingtaine de personnes avant que le banc ne s'élève plus ou moins rapidement à environ 8 mètres de haut.

Pour le gérant du manège, c'est l'incompréhension car le certificat de conformité réalisé à Creil il y a deux ans est encore valable pour un an.

Selon plusieurs témoins, la barrière de sécurité se serait ouverte alors que l'adolescente était dans le manège à plusieurs mètres de hauteur. En tombant, elle se serait ainsi blessée au visage et à la tête. Son état est jugé sérieux par le personnel de l'hôpital d'Amiens où elle a été hospitalisée mais ses jours ne sont pas en danger.

Selon quelques forains, dont le témoignage a été rapporté dans le journal Le Parisien, au contraire, la jeune fille se serait blessée en voulant monter à bord du manège. Une enquête est en cours et le manège en question a été fermé peu après l'accident, mercredi en milieu d'après-midi, quand les policiers de Creil sont arrivés sur les lieux.

En Nord Pas-de-Calais - Picardie, c'est le deuxième accident de manège en un peu plus de quinze jours. Le 26 mars dernier sur la fête foraine du Champ de mars à Lille, deux adolescents avaient été éjectés d'une chenille et hospitalisés sans que leurs jours ne soient en danger. En France, un troisième accident de ce type a eu lieu dans l'Aube le week-end des 9 et 10 avril. Cinq personnes avaient également été blessées.



Date : le 18 avril 2005
Lieu : Fête foraine de Nancy. (NDLR : Accident sur un stand de restauration. Nous reportons cet article non pas tant pour l'évènement (qui reste grave tout de même), mais pour les réactions suscitées.)

AFP
Une journaliste de M6 en reportage agressée par des forains à Nancy.

Une journaliste de M6 a été agressée par des forains qui voulaient lui interdire de filmer la "Foire attractive" de Nancy, où un auvent s'était abattu sur les clients d'un stand de restauration, les blessant légèrement, a-t-on appris mardi auprès de M6 Nancy.

La rédaction de M6 à Nancy a déposé plainte pour agression et coups et blessures volontaires, selon son rédacteur en chef.

M6 a montré dans son édition locale les images de l'altercation, en masquant le visage des forains.

Samedi lorsque la journaliste reporter d'images, seule avec sa caméra, est venue faire un reportage sur les lieux de l'accident, un groupe d'une vingtaine de forains l'a prise à partie, exigeant de façon de plus en plus agressive et menaçante la cassette de ses images.

Ils ont fini par ceinturer la jeune femme et arracher la batterie de la caméra sans toutefois obtenir les images, alors que des policiers ont dû intervenir, a indiqué Christophe Huet, rédacteur en chef de l'agence de Nancy, soulignant que sa reporter avait été "choquée".

La mairie de Nancy a écrit une lettre de protestation au syndicat des forains, a-t-on indiqué de même source.

Samedi après-midi, sept personnes, dont cinq adolescents, avaient été légèrement blessées à la "Foire attractive", installée dans le centre-ville pour un mois, frappées par l'auvent d'un stand de restauration rapide qui s'est brusquement refermé sur eux.



Malheureusement, la France n'est pas le seul pays à avoir été touché par des accidents. En voici un beaucoup plus dramatique en Espagne :

Date : le 09 avril 2005
Lieu : Zoo de Guillena (Séville, Espagne)

Dix-huit blessés dans un accident de manège à Séville.
MADRID (AP) - Dix-huit personnes, dont quinze enfants, ont été blessés lorsqu'un manège s'est effondré samedi dans le zoo de Guillena, près de Séville, dans le sud de l'Espagne.

Deux enfants, grièvement blessés, ont été conduits à l'hôpital, a rapporté Francisco Javier Cuberta, un responsable de la municipalité de Guillena.

"L'axe central de la machine s'est rompu et elle s'est écroulée", a déclaré sur CNN+ Jose Padilla, le maire de Guillena.

D'après les médias espagnols, trois adultes et plus de 30 enfants se trouvaient sur le manège lorsqu'il s'est effondré. Certains sont restés un temps coincés sous les débris.

L'attraction avait été construite en 2001 et faisait l'objet de contrôles de sécurité annuels. Le dernier remontait au mois de juillet 2004, selon José Padilla.

Une enquête policière a été ouverte afin de déterminer les causes de l'accident.

  


Date : le 15 juillet 2005
Lieu : Parc Saint Paul (Oise, France)

Onze blessés légers lors d'un accident dans un parc d'attractions de l'Oise

Onze personnes ont été légèrement blessées jeudi dans un parc d'attractions de l'Oise quand une voiture d'un manège de type grand huit en a percuté deux autres à l'arrêt, a-t-on appris vendredi auprès de la direction du parc et de source judiciaire.

Les onze personnes blessées, dont des enfants, ont été "choquées, certaines ont eu le coup du lapin. Toutes sont sorties de l'hôpital de Beauvais, sauf une fillette de 11 ans, gardée par précaution", a indiqué à l'AFP le parquet de Beauvais.

L'accident s'est produit en fin d'après-midi au Parc Saint-Paul, près de Beauvais, sur le manège "Coaster formule 1", un circuit grand huit sur lequel six voitures, de quatre places chacune, roulent dans le même sens sur un rail mais indépendamment l'une de l'autre.

"Deux voitures roulaient, les autres étaient à l'arrêt. L'une des voitures en mouvement ne s'est pas arrêtée en fin de parcours. Elle a percuté une voiture à l'arrêt qui en a percuté une deuxième", a expliqué à l'AFP Gilles Campion, le gérant du parc.

"Le système de freins de la voiture a lâché. Deux pistons défectueux ont été saisis", a précisé le parquet de Beauvais qui a ouvert une enquête confiée à la gendarmerie.

Le manège, qui a été fermé et placé sous scellés, venait d'être mis en service il y a 15 jours. "Il est de fabrication russe, comme d'autres du parc. C'est un rail avec des virages en épingle très brusques, mais il n'y a pas de vitesse importante", a ajouté M. Campion.

Installé depuis 1984 sur un domaine de 15 hectares, le Parc Saint-Paul est doté de 33 manèges. Il est ouvert d'avril à septembre et a accueilli 390.000 visiteurs en 2004.


Date : le 17 août 2005
Lieu : Parc Saint-Paul (France)
Oise Hebdo

Mercredi 17 août, nouvel accident au Parc Saint-Paul

Le Looping s'est loupé et fait 4 blessés graves en déraillant.

Attraction phare, attraction cauchemar ! La frontière est parfois mince entre les deux. Elle a été franchie mercredi 17 août. Il est 13h30, le Parc Saint Paul à 8 kilomètres à l'est de Beauvais sur la route de Rouen, est à nouveau secoué par un terrible accident. Un des wagons du looping sorte de grand huit, déraille. La violence du choc projette les quatre occupants du wagon contre les montants métalliques qui soutiennent l'armature du manège pour ensuite finir cette course folle 2 mètres plus bas. Un témoin de la scène raconte : "Lorsque j'ai entendu ce bruit énorme, j'ai d'abord pensé que le wagon avait percuté un rocher. Puis je l'ai vu retourné. Les gens avaient les pieds en l'air."

QUATRE BLESSES GRAVES

Il est 13h41 lorsque les secours arrivent sur les lieux et constatent le bilan : quatre blessés graves. L'un d'eux, un jeune homme âgé de 28 ans et originaire de Seine Saint-Denis fait un arrêt cardiaque. Il est réanimé avant d'être transporté, par hélicoptère, à l'hôpital d'Amiens. Toujours dans le coma, son pronostic vital est réservé. Les trois autres, originaires de Seine-Maritime, sont dirigés vers l'hôpital de Beauvais en compagnie de deux autres personnes choquées. Ils souffrent de traumatismes crâniens et confusions multiples.

C'est donc la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Car après un premier accident survenu un mois plus tôt, il fallait agir. Vite. Et la décision est tombée comme un couperet : le parc Saint-Paul ferme ses portes pour une durée indeterminée, laissant derrière lui une centaine d'employés au chômage technique. Jean-Regis Borius, secrétaire général à la préfecture de Beauvais, explique : "J'ai demandé à Monsieur Campion, l'exploitant, de femer intégralement l'ensemble des attractions du Parc, jusqu'à ce qu'il puisse apporter la preuve que les autres attractions ne présentent pas de danger".

UNE ENQUETE EST OUVERTE

Aujourd'hui le manège est place sous scellés et les questions résonnent dans la tête des enquêteurs. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Beauvais et devra déterminer les causes de l'accident. Pour l'heure, les raisons d'un tel drame restent obscures.
Le Looping, haut de 28 mètres, et construit dans les années 80 a été racheté par le Parc Saint Paul en 2002. La vetusté est-elle la cause de l'accident ? Ou est-ce la conséquence d'un manque d'entretien ? Ou au contraire, faut-il céder à la fatalité et évoquer une dramatique série noire ? L'enquête le dira.
Pourtant Gilles Campion, le regard blême, affirme : "Lors du premier accident, il n'y a eu que très peu d'informations officielles. Et puis, les deux accidents ne sont pas de la même espèce. Mais c'est la redondance qui donne cet écho formidable". Il ajoute : "le précédent accident nous a beaucoup touchés. Nous avons été sensibilisés. Pour cela, le service maintenance a révisé les attractions une par une.


UN CONTROLE TECHNIQUE TOUS LES TROIS ANS

En matière de parc d'attractions, la législation impose un contrôle technique triennal effectué par une compagnie privée agréée. "Ce contrôle avait eu lieu il y a deux ans, et la société n'avait rien relevé d'anormal. Le prochain était fixé pour avril 2006" note l'exploitant.

Gilles Campion prend la mesure de sa déconvenue. Car le Parc connaissait un véritable succès. Durant la belle saison, plus de 5000 personnes se pressent chaque jour devant les portes du parc. "Je ne comprends pas comment un tel accident a pu survenir. Chaque matin avant l'ouverture du Parc, l'opérateur du manège effectue des essais à vide. Et s'il y a le moindre bruit suspect, nos services de maintenance inteviennent", renchérit Gilles Campion.

Pour l'heure, il est inquiet car il lui semble que le Looping n'est pas prêt de rouvrir.

LA VIE CONTINUAIT CE MERCREDI AU PARC SAINT-PAUL

Le soleil brillait pourtant en ce mercred après-midi qui avait tout pour être beau. Mais si cet accident est venu l'entacher, l'atmosphère était pourtant étrange. Les enfants riaient, les adultes s'amusaient, rien ne laissait entrevoir le terrible drame survenu quelques heures plus tôt. Visiblement peu émus ou ne se rendant pas compte de l'ampleur de l'accident,. La vie continuait au Parc Saint Paul. Comme si de rien n'était. Mais plus pour longtemps. Car dès le lendemain, le rideau est tombé. Et les portes se sont fermées.

Céline CARTIER

 

Le soir même, des employés pleuraient.
Le personnel reste motivé et espère.

Lorsque retentirent les sirènes des pompiers, du samu et des gendarmes ce mercredi 17 août, les employés ont un vague aperçu de déjà vu. Quelques semaines auparavant, ils avaient déjà vécu cela avec le grand huit du Formule 1. C'est pour cela que revoir cette vision de cauchemar, de blessés, et de draps blancs tirés en travers du manègre pour éviter tout regard, sont bien vite apparus comme étant des éléments importants quant à l'avenir du parc.

Dans le feu de l'action deux cas pouvaient alors se déclarer. Il y a les employés qui avaient déjà vécu cela quelques semaines auparavant et une autre partie qui poursuivait son travail qui d'animation, qui de restaurateur... répondant de ce fait à la demande des visiteurs qui pour la plupart continuaient leurs loisirs sans véritablement se rendre compte de la gravité de la situation. Alors dans ce cas, évidemment, la réunion avec la direction était alors très attendue. Jeudi 18, les employés étaient fixés sur leur sort.

Plusieurs d'entre eux pleuraient à l'approche du verdict, invoquant une malchance certaine en cette saison 2005.

A l'issue de la réunion, les employés se sentaient en très large majorité prêt à se donner à fond pour que le parc puisse de nouveau rouvrir. Mickaël Cailleurs et âgé d'à peine 21 ans. Il est opérateur et dès le jeudi, il poursuivait son travail d'entretien. "C'est dur et on accuse le coup. Nous avions de bons résultats cette saison jusqu'aux accidents. C'est vraiment la faute à pas de chance puisque nous sommes sensibilisés à la sécurité du public. Nous sommes particulièrement motivés les uns et les autres pour que rouvre ce parc. C'est notre gagne-pain et nous savons tous que notre travail est sérieux. Il fallait garder la motivation et la dernière réunion avec la direction nous a sérieusement aidés. Fermer le parc pour tout remettre à plat c'est bien mais il ne faut pas que ça dure trop longtemps". explique le jeune homme qui reprend déjà son travail d'entretien avec ses camarades.
Même motivation pour Brunon Vanderweijden, 24 ans. Lui, il est plus particulièrement préposé à la restauration. "Je veux me battre pour une réouverture rapide. On donne tous un coup de main dans ce sens, notamment en aidant les services techniques du parc. Il faut dire que les équipes restent soudées et c'est une très bonne chose. la direction ne nous lâche pas et c'est appréciable. Là aussi cela nous motive mais M.Campion, il faut bien le dire, c'est un patron qui est sur le terrain. Chaque jour il prend le temps de nous rencontrer. Nous ne sommes pas que des salariés pour lui. C'est là qu'on voit que travailler dans une entreprise familial c'est très motivant. Là nous jouons notre job, mais nous croyons fermement à une prochaine réouverture", conclut avec convictio Bruno.

O.B.-S.

Le patron du Parc Saint Paul se démène pour que le parc ouvre de nouveau.
Gilles Campion: "Cette fois-ci c'est grave"

Gilles Campion, directeur du Parc Saint Paul doit une nouvelle fois faire face à un accident survenu sur l'un des manèges du site, le looping. Le coup est dur pour ce patron qui emploie une centaine d'employés en pleine saison. S'il juge que l'accident survenu en juillet dernier sur le "Formule Un" a été surmédiatisé, il reconnaît que celui survenu il y a une semaine jour pour jour est particulièrement grave. Choqué lui même par le terrible bilan de quatre blessés graves, dont une personne dans le coma, il essaie cependant de penser à l'avenir.
Placé en garde à vue durant trois heures, et ce, afin d'être entendu comme le veut la procédure de la justice française, aujourd'hui, Gilles Campion se bat chaque jour pour que soit réouvert prochainement le parc de loisir axé sur le thème de la famille.
Depuis ce mercredi 17 août à un peu plus de 13 heures, Gilles Campion sait que de son travail, de celui de ses collaborateurs, de ses employés, mais aussi de celui des experts dépend l'avenir de réouverture du parc. Téléphone en main, il ne cesse de se démener pour arriver à faire entendre que les attractions du parc sont loin d'être "vétustes", terme parfois utilisé dans les médias et qui le choque. Défaut de matériel il y a. Concours de circonstances aussi. La saison 2005 est une année noire pour le pourtant sympathique canard bleu, mascotte du parc de loisirs. Mais à l'image de son homologue à plume, le phœnix, arrivera-t-il à renaître de ses cendres?
A ce jour, bien des personnes, techniciens, dirigeants ou employés s'y emploient. C'est un fait et c'est peut-être la force de cette entreprise, rappelons-le une fois encore...familiale.
Pour mémoire, le Parc Saint Paul emploie cent personnes, fait vivre un pan entier de l'économie locale en sous-traitant dans différents domaines, notamment la nourriture. Le Parc Saint Paul, c'est aussi un chiffre d'affaire de l'ordre de cent mille euros par jour…

Oise Hebdo: dans quel état d'esprit se trouve le directeur du parc après deux accidents séparés seulement par quelques semaines?

Gilles Campion: C'est un coup dur et nos premières pensées vont aux victimes. Pour un patron de parc, il faut bien arriver à comprendre que c'est choquant de voir des clients venus s'amuser en famille et repartir en Samu. Notre rôle c'est d'offrir un service de qualité. Nous nous sommes battus jusqu'à présent pour que les visiteurs aient confiance. C'est un coup dur…très dur.
Il faut pourtant se remettre en selle rapidement. Cela aussi, c'est une dure réalité. Nous devons tirer les conséquences de cet accident dramatique pour arriver à repartir. Il le faut, il n'y a pas d'autre solution si l'on veut arriver à survivre en préservant le personnel. Ce pari, il faut le gagner.

O.H.: Quelques jours après, y a-t-il une amorce de réponse sur la cause de l'accident?

G.C.: C'est avant tout aux experts de faire leur travail. Quant à moi, il est vrai qu'étant issu d'une famille de forains et étant immédiatement sur les lieux de l'accident, j'ai pu me faire ma propre opinion. Il y a eu défaillance mécanique, c'est indéniable. Mais il ne m'appartient pas de tirer des conclusions. C'est aux experts de se prononcer. Ce qui est certain c'est qu'à la suite d'un incident mécanique, une nacelle a purement et simplement déraillé. Avec la vitesse et le poids des passagers, la partie supérieure de la nacelle s'est désolidarisée du reste du wagon.
Inspectée très régulièrement, cette attraction ne présentais pas de problème. Peut-être, et même sûrement, devait-il y avoir un vice caché. Le fabricant est français, et ses propres experts devront eux aussi s'y coller.

O.H.: Comment avez-vous vécu la fermeture administrative du parc?

G.C.: C'est enfin une bonne chose que je puisse m'exprimer sur ce bruit qui a sérieusement couru, et il faut bien le dire, qui a été véhiculé très rapidement dans les médias. Le parc n'a pas fait l'objet d'une fermeture administrative. Dès l'accident et après la prise en charge des victimes par les pompiers et médecins urgentistes, les gendarmes scientifiques on investi les lieux. Le représentant du préfet, Jean-Régis Borlus, étais lui aussi sur le terrain. Il nous a conseillé de fermer le parc, ce que nous avons immédiatement fait. Cela part d'une démarche volontaire. L'enquête est ouverte. Parallèlement, nous en profitons pour vérifier l'ensemble du parc. Objectivement, si nous ne nous étions pas conformés au souhait de la préfecture, il se peut que la décision nous aurait alors été imposée. Nous voulons pourtant faire preuve d'une transparence à toute épreuve et notre objectif demeure d'arriver à ouvrir de nouveau très prochainement. Nous en sommes pour le moment à une sérieuse remise à plat de nos installations. La saison n'est pas encore morte. Nous voulons en être certain.

O.H.: Fermer le parc plusieurs jours durant, voire plusieurs semaines, est-ce synonyme de chômage technique pour le personnel?

G.C.: Absolument pas. Je le rappelle de nouveau, notre objectif est de rouvrir. Mais nous voulons que toutes les conditions soient réunies pour cela. D'où cette remise à plat de nos équipements. Le jour même de l'accident, les employés savaient que cette fois-ci, cela allait être très grave. Beaucoup d'entre eux sont rentrés chez eux le soir sans savoir ce qui allait réellement se passer le lendemain. J'avais envisagé de tenir une réunion le soir même mais entre les gendarmes, l'audition au parquet, les médias et la gestion de l'immédiat, cela était difficile. C'est donc jeudi que nous avons pu, peut-être plus sereinement, aborder la question. D'ores et déjà je savais que je voulais à tout prix éviter le chômage technique. Nous avons décidé de maintenir les salaires et ce, jusqu'à la fin du mois.
Pour moi, il n'y a qu'une parole. Les personnes qui travaillent au parc doivent être fières du travail réalisé jusqu'à présent. Ce sont tous de bons professionnels.
Cela, il ne faut jamais l'oublier. Et puis cela demeure dans la continuité de notre raisonnement. Nous voulons et devons ouvrir rapidement.


La surmédiatisation de l'accident du F1 de juillet est aujourd'hui lourde à porter.

Déjà en juillet dernier l'accident qui avait fait onze victimes a déchaîné la polémique.
Le parc est-il aussi sûr que cela? La question pouvait légitimement être posée. L'accident survenu en juillet est pourtant survenu sur une attraction toute neuve. Le Super Coaster venait en effet d'être installé en mai de cette même année.
L'événement a été mal vécu par l'ensemble de la profession du parc.
"Ce qui a été difficile à gérer, c'est sans contestation cette surmédiatisation de l'accident. Cela a fait vraiment beaucoup de mal et même si l'intérêt était bien compréhensible, parfois tout et n'importe quoi a été dit et aujourd'hui, alors que nous rencontrons un accident, il est vrai important, tous les projecteurs sont de nouveau braqués sur nous parce que dans les esprits, les accidents sont à répétition dans ce parc", regrette le directeur.
En attendant, le super coaster Formule Un est lui aussi arrêté. L'enquête se poursuit.
" Quant au Looping, après la décision de la préfecture, il sera en tout état de cause démonté. Nous ne pouvons décemment garder cette attraction au sein du parc", conclut Gilles Campion.

 

Trois Normands parmi les victimes

Paris Normandie du 18/08/05
" L'attraction tourne au drame pour trois normands"

Trois habitants de la Seine-Maritime ont été grièvement blessés, hier au Parc Saint Paul (Oise), lors du décrochement d'une nacelle du grand huit (…) Trois Normands ont été éjectés d'une nacelle d'un manège type grand huit (…) Jean-Yves Gonzales, 45 ans, Angélique Bossis, 20 ans, tous deux originaires de Notre-Dame-de-Gravenchon, Jeannine Bossis, la grand mère d'Angélique, ne peut cacher son émotion; hier soir encore, elle ne connaissait pas l'état de santé de sa petite fille, qui a été hospitalisée dans un état jugé grave, comme Denis Potin, 46 ans, le troisième habitant de la Seine-Maritime victime de cet accident (…). Les trois autres blessés normands seraient polytraumatisés, souffrant notamment de fractures au crâne et au thorax (…)


Paris Normandie du 19/08/05
" Ils voulaient changer d'air"

Il faisait grand soleil mercredi. D'après les éléments dont nous disposons, le parc d'attractions Saint Paul accueillait cinq mille personnes vers 13h30. Parmi elles, une jeune femme de 20 ans et son oncle. Des Normands de la région du Havre venus passer la journée dans l'Oise pour changer d'air. Le tandem monte à bord du Looping (…). Soudainement, les amateurs du grand huit entendent quelque chose craquer. Leur wagon se met à pencher (…). La plus jeune des passagères rouvre enfin les yeux. Après un temps qui semble interminable. Un temps mort où elle s'est évanouie. Elle n'est plus dans la nacelle. Sa voiture s'est décrochée du rail. Elle est à terre, ne sait pas comment elle s'est retrouvée là. Devant une vision de cauchemar: le visage de son oncle est couvert de sang. La Normande ne peut plus bouger. Elle a mal partout (…). Mais que s'est-il passé exactement?(…). La Normande regarde son oncle partir sur une civière. Elle est emmenée aussi.


Date :
le 24 août 2005 (réouverture du parc)

FMC Radio
Réouverture du parc Saint-Paul
Une semaine après l'accident du Looping qui a fait 4 blessés graves au Parc Saint-Paul, le site à réouvert ses portes ce matin.

Les conclusions du rapport de contre-expertise, transmises hier midi à la préfecture, ont en effet levé les dernières suspicions qui pesaient sur la sécurité du parc.

47 observations avaient été relevées lors d'un premier rapport d'experts émis vendredi dernier en fin d'après midi, après 2 jours de contrôles entrepris sur l'ensemble des 22 attractions. Les techniciens du parc Saint Paul ont travaillé tout le week-end pour corriger ce qui n'allait pas dans le premier rapport. Et la contre-expertise menée lundi a permis de constater que tout était à nouveau conforme Depuis ce matin, 10 heures, les attractions du parc sont donc réouvertes au public.
Sauf le Looping - toujours sous scellés judiciaires -, et le Roller Coaster Formule 1 qui avait été à l'origine d'un premier accident en juillet dernier, faisant 11 blessés légers.
Aucune de ces 2 montagnes russes ne reprendra du service avant la fin de cette saison, le 2 octobre prochain.

Sur le plan judiciaire, l'enquête diligentée par le parquet de Beauvais n'a toujours pas permis d'en savoir plus sur les circonstances exactes qui ont causé l'accident du Looping.
Hier, les quatre blessés étaient toujours hospitalisés, l'une d'entre eux dans un état critique.

ndlr POTK : une semaine après le drame, , l'état des victimes reste stable. La victime de 28 ans reste encore dans le coma, une autre a été opérée du visage, une troisième reste en observation à l'hôpital de Beauvais. Quant à la quatrième victime, elle a entamé sa convalescence, chez elle, en Seine-Maritime.

Ces accidents, d'ampleur plus ou moins importante, sont l'occasion de mettre en avant la nouvelle norme européenne relative aux machines et structures pour fêtes foraines et parcs. Jusqu'à présent, chaque pays faisait appliquer ses propres normes dans un flou plus ou moins technique, et chaque parc opérait en son âme et conscience dès qu'il s'agissait de sécurité, en faisant ou non appel à des organismes de contrôles indépendants tels le TüV d'Allemagne, ou Véritas. Depuis une dizaine d'années, des professionnels, industriels et équipementiers de centres de loisirs se sont réunis pour établir ensemble la norme ENV-13814. Il s'agit d'une norme provisoire en phase de test, mais la commission européenne fait déjà pression sur la Commission Européenne de Normes pour la rendre définitive et obligatoire. Mais par faute de décret national, cette norme n'est pas obligatoire.

Gianni Chiari nous explique. Cet ingénieur italien est un des coordinateurs de la réalisation de cette norme, et secrétaire de l'EAASI, association européenne des constructeurs d'attractions.
"C'est un vrai

ParkOtheK - Rubrique Sciences et Techniques - Septembre 2005 - Contact : Simon Bourlet